mardi 3 décembre 2013

Les théories de Hamer sur le cancer expliquées par Merlin Parpaing

Aujourd'hui, Merlin Parpaing va nous parler de la conception du cancer et du processus de guérison selon l'ex-médecin Ryke Geerd Hamer .

Zoélie F. : Bonjour Merlin. Peux-tu nous dire qui est ce Hamer ?

Merlin Parpaing : Bonjour Zoélie. Bien sûr ! Ryke Geerd Hamer est un ex-médecin allemand qui proposa en 1981 une approche nouvelle du cancer : révolutionnaire et porteuse d'espoirs pour les uns, fausse et dangereuse pour les autres. Par la suite, il a fait l'objet de plusieurs condamnations en Allemagne, en Autriche et en France. L'autorisation d'exercer la médecine lui a définitivement été retirée, mais, depuis la Norvège, il continue à diffuser ses idées à travers des livres et des sites internet en plusieurs langues. Ses théories ont été reprises et plus ou moins remaniées par de nombreux "thérapeutes", y compris des médecins.

Z.F. : J'ai pu lire que ce Hamer était devenu médecin en 1962, puis s'est spécialisé en médecine interne en 1972. Il est connu qu'à cette époque, il avait déjà des dettes. En 1976, toujours plus endetté, il est parti s'installer avec sa famille en Italie pour échapper à ses créanciers.

M.P. : Et c'est là-bas, qu'en 1978, son fils Dirk a été mortellement blessé par balle. Quelques mois après le décès de son fils, Hamer a été atteint d'un cancer du testicule pour lequel il a été opéré.  Hamer a alors fait un lien entre la perte de son fils et sa maladie. Il est persuadé que l'une est la cause de l'autre. Il échafaude une théorie sur la cause de la maladie cancéreuse et le processus de guérison. Il affirme avoir bâti sa théorie sur de nombreuses observations dont il a tiré 5 lois.

Z.F. : Examinons ces "5 lois" et leurs implications. Voyons d'abord sa "loi d'airain du cancer".

M.P. : Selon Hamer, tout cancer, ou plus généralement toute maladie, proviendrait d'un choc psychique inattendu, choc qui prend l'être humain ou l'animal "à contre pied", un choc conflictuel biologique, brutal et dramatique, vécu dans l'isolement : le “DHS” = Dirk Hamer Syndrom. 
Les trois niveaux de l'organisme : psychique, cérébral et organique seraient synchronisés. Le "DHS" aurait donc un impact sur chacun de ces trois niveaux. En fonction du "ressenti psychologique", ce serait une zone spécifique du cerveau qui serait touchée. Au niveau du cerveau, l'impact, visible au scanner, selon Hamer, est nommé "foyer de Hamer". Au niveau organique, le cancer (ou toute maladie) se développerait sur l'organe contrôlé par la zone cérébrale où se situerait le "foyer de Hamer". 

Z.F. : C'est un peu abstrait.

M.P.: Illustrons cela concrètement. Dans la nature, les animaux ont souvent recours à des dépôts d'urine pour marquer leur territoire. Chez un humain, un "conflit biologique de territoire" (mon collègue envahit mon bureau, mon voisin se gare devant mon portail, mes parents m'ont imposé un petit frère, etc.) sera exprimé par une pathologie correspondant au "pipi" (énurésie, cystite, cancer de la vessie). 
Selon Hamer, les tumeurs cérébrales n'existeraient pas, il s'agirait de "foyers de Hamer". 
Toujours d'après lui, les métastases, telles que décrites par la médecine scientifique, n'existeraient pas. Hamer conteste la faculté des cellules cancéreuses à migrer dans le corps pour former d'autres foyers cancéreux. Pour lui, chaque localisation de cancer dans le corps serait corrélée à un "foyer de Hamer" dans une zone spécifique du cerveau, en lien avec un conflit biologique. Ainsi, un diagnostic de cancer provoquerait un "conflit de diagnostic", et ce que l'on nomme "métastases pulmonaires" résulterait du "conflit de peur de mourir". 

Z.F. : Ainsi la première idée de cette "loi d'airain du cancer" est que la cancérisation est déclenchée par un stress intense. Or, des études portant sur des personnes exposées à des stress intenses (avoir un enfant malade d'un cancer, décès d'un enfant, etc) montrent que leur risque de mortalité par cancer est comparable à celui du reste de la population. Autrement dit, l'idée qu'un fort stress peut provoquer le cancer ne correspond pas à la réalité. En réalité, le cancer peut avoir plusieurs causes, et parmi les facteurs de risque, on trouve en premier lieu la consommation d'alcool et de tabac ainsi que le manque d'exercice physique.

M.P. : C'est vrai, mais la plupart des gens établissent volontiers un lien entre la maladie et des événements particulièrement stressants survenus auparavant. Par ailleurs, Hamer a proposé une sorte de cartographie reliant conflit et cancer. Ainsi, pour chaque diagnostic de cancer, Hamer indique le type de conflit qu'il considère comme la cause de la maladie.

Z.F. : Et il est aisé de retrouver dans la vie d'une personne des événements difficiles apparentés à un conflit donné. Le fait de désigner ces événements comme facteurs déclenchants d'une grave maladie contribue à leur donner de l'importance, pas vrai ?

M.P. : Héhé... Bien sûr. Pour revenir à un des exemples que j'ai cités, imaginons que tu annonces à une personne qui se plaint de l'envahissement de son bureau par un collègue désordonné que cela risque de lui provoquer un cancer... Il y a de grandes chances pour que cette personne te rie au nez en te traitant de charlatan. Imagine maintenant que cette même personne s'adresse à toi, ébranlée par un récent diagnostic de cancer. Et tu lui expliques que compte tenu de l'organe touché et de la fonction biologique concernée, sa maladie résulte à coup sûr d'un conflit biologique d'envahissement du territoire. Tu demandes à cette personne d'énumérer tout ce qu'elle a vécu en lien avec cette thématique dans les mois précédents le diagnostic. Peu importe ce que cette personne évoquera, que ce soit l'envahissement du bureau par le collègue, l'occupation de la place de parking par le voisin ou un cambriolage, tu la convaincras que ce fait est la cause de la cancérisation.

Z.F. : Ça me fait penser au cold reading, une technique employée par les mediums et voyant(e)s pour faire croire qu'ils savent des choses sur leur interlocuteur...

M.P. : Exact. Il faut d'abord tirer les vers du nez à la personne et ensuite se servir de ce qu'elle a dit. En tout cas, je te prie de croire qu'à partir du moment où un événement est désigné comme la cause de son cancer, cet événement n'est plus du tout considéré comme banal ou inoffensif par le malade !

Z.F. : Je te crois... En plus, avec cette théorie, tu as juste besoin d'avoir un bouquin qui liste les maladies et les conflits correspondants, et hop ! Tu t'installes comme thérapeute. Il suffit que les clients indiquent leur diagnostic et roule ma poule !

M.P. : Oui, c'est ça. Il faut assurer avec aplomb que la cause de la maladie est le conflit en question, et alors, tu as tellement l'air de maîtriser ton sujet que pas grand monde n'osera mettre ta parole en doute.

Z.F. : L'aplomb, comme d'habitude... Une autre idée importante de cette fameuse "loi d'airain du cancer" est que les métastases telles que définies par la médecine scientifique n'existeraient pas. Selon Hamer, les différentes localisations cancéreuses dans le corps d'une même personne ne pourraient pas être le résultat de la migration des cellules de la tumeur initiale. Chaque tumeur serait la résultante d'un conflit bien spécifique.

M.P. : C'est en effet ce qu'affirment Hamer et quelques-uns de ses disciples. Selon eux, les cellules cancéreuses ne pourraient pas migrer dans l'organisme et coloniser de nouveaux organes.

Z.F. : En réalité, on sait que certaines cellules cancéreuses peuvent se détacher de la tumeur d'origine, migrer par voie sanguine ou lymphatique et coloniser d'autres organes. Imaginons le cas d'une personne atteinte d'un cancer du rein (tumeur primaire) chez qui on observe des lésions cancéreuses au niveau du poumon. Si cette personne s'adresse à Hamer ou à un de ses disciples, elle entendra que ses lésions pulmonaires sont un nouveau cancer (une nouvelle tumeur primaire) due à un "conflit de peur de mourir". Mais si on effectue un prélèvement de ces lésions pulmonaires et qu'on analyse les échantillons en laboratoire d'anatomopathologie, on risque d'arriver à des conclusions bien différentes. Soit, les cellules observées ont les caractéristiques de cellules pulmonaires et alors il s'agit, en effet, d'un nouveau cancer, d'une tumeur primaire du poumon ; soit, les cellules observées ont des caractéristiques proches des cellules de la tumeur du rein, et il s'agit de métastases (tumeurs secondaires). Pour résumer, on peut dire qu’un cancer secondaire est bien différent d’un deuxième cancer.


M.P. : Il est vrai que l'observation au microscope des cellules cancéreuses permet de confirmer l'existence des métastases telles que la médecine scientifique les définit. Mais comme relativement peu de gens ont fait des études de médecine...

Z.F. : Je vois. Etant donné que les métastases sont le signe de la propagation de la maladie, autrement dit de son aggravation, le fait de nier l'existence des métastases revient, dans une certaine mesure, à nier la gravité du cancer. Je suis tentée de dire que Hamer fait preuve de négationnisme à propos des métastases. Qu'en penses-tu ?

M.P. : Tu as raison, Zoélie. Le terme de négationnisme s'applique bien à Hamer. Il conteste aussi le caractère dangereux des microbes pathogènes, comme nous le verrons tout à l'heure. Hamer a aussi écrit un livre sur le SIDA, dans lequel il nie l'existence du virus HIV, réduisant la maladie à une simple allergie. Hamer est également farouchement opposé à la vaccination. Il est aussi connu pour avoir tenu des propos antisémites.

Z.F. : Charmant personnage. Le succès de ses théories s'explique en partie par le manque de culture scientifique des gens, mais certainement aussi par le fait que le négationnisme de Hamer, s'agissant de la gravité du cancer, fait écho au déni des personnes brutalement confrontées à la maladie. Parlons maintenant de la deuxième loi de Hamer, la "loi des deux phases"...

M.P. : Hamer affirme que tant que le conflit est "actif", le système nerveux sympathique du malade prend le dessus. Le malade mangerait peu, dormirait peu, il serait souvent très actif et ses extrémités seraient froides. C'est  ce que Hamer appelle la “phase froide” de la maladie. Cette phase, si elle se prolongeait trop, pourrait entraîner la mort par épuisement.  
Hamer dit que dès que le conflit est résolu (conflictolyse), le sujet passe en vagotonie (activité prédominante du système nerveux vague ou parasympathique) : sommeil, appétit, chaleur. C'est la “phase chaude” de la maladie, considérée par Hamer comme une phase de réparation. Le risque de cette phase serait la "crise épileptoïde", qui pourrait causer le décès. Hamer conseille de prévenir les risques de complication par l'apposition de compresses glacées sur la tête et l'administration de cortisone. L'ensemble de ces deux phases constituerait un SBS (= Sinnvoller Biologischer Sonderprogramm ou programme biologique bien-fondé), et son issue serait généralement le retour à la normotonie (fonctionnement équilibré du système nerveux).

Z.F. : Ainsi, si l’on en croit Hamer, la simple “résolution du conflit” suffirait pour amorcer un processus naturel d’autoguérison du cancer.

M.P. : C’est en effet ce qu’il affirme. Et c’est pour cette raison que des malades qui faisaient confiance à Hamer ou à un des apôtres ont renoncé aux traitements médicaux conventionnels. Les théories de Hamer ne se présentent pas comme une approche complémentaire à la médecine classique mais comme une thérapie à part entière, dont l’objectif est d’identifier et de résoudre le conflit qui aurait causé la maladie.

Z.F. : Une recherche sur internet m'a permis de constater qu'on trouve la notion de vagotonie principalement dans la littérature médicale de la première moitié du XXe siècle et en cardiologie. Aujourd'hui, les termes vagotonie et sympathicotonie sont surtout utilisés par Hamer et ses nombreux disciples.

M.P. : C'est vrai, Hamer a donné une seconde jeunesse à ces notions !

Z.F. : Selon Hamer, ce que les médecins ont l'habitude de nommer "maladies" ne seraient qu'une des phases d'un "SBS". Mais Hamer n'a jamais prouvé que ces deux phases existaient réellement pour toute maladie. Par exemple, la sensation de chaud ou de froid aux mains et aux pieds peut varier tout au long de la journée, pour une personne en bonne santé, aussi bien que pour une personne enrhumée ou atteinte d'un cancer. Il faut le croire sur parole, en fait.

M.P. : Oui, et c'est ce que font pas mal de gens. A défaut d'être validée scientifiquement, cette "loi des deux phases" émane d'un médecin.

Z.F. : Oui, l'argument d'autorité ! Il est facile de comprendre que cela fonctionne auprès de nombreuses personnes qui n'ont pas étudié la médecine...

M.P. : Parmi les "thérapeutes" qui se sont inspirés plus ou moins directement des théories de Hamer, il y a aussi quelques médecins.

Z.F. : En effet, mais laissons cela pour aujourd'hui. Je préfère que tu viennes une autre fois pour évoquer les différentes variantes thérapeutiques inspirées par Hamer, et leurs figures emblématiques. Passons maintenant à la troisième loi, celle du "système ontogénétique des maladies".

M.P. : D'après Hamer, le déroulement de la maladie serait lié à l'origine embryonnaire des tissus (endoderme, mésoderme ou ectoderme). Selon l'origine embryologique du tissu et la partie du cerveau qui l'administre, la phase active du conflit serait caractérisée par une prolifération cellulaire (production de masse cellulaire supplémentaire) ou bien par une destruction des tissus (nécrose et ulcère). 
Le cervelet administre les tissus provenant de l'endoderme. 
Le tronc cérébral administre les tissus issus provenant du mésoderme. 
Le cortex cérébral administre les tissus provenant de l'ectoderme. 

Z.F. : C'est-à-dire ?

M.P. : Eh bien, selon Hamer, tous les organes issus de l'endoderme sont régis par le cerveau ancien et ont tendance à voir leurs cellules proliférer (tumeur cancéreuse) en cas de conflit actif. Lorsque le conflit est résolu, des mécanismes naturels permettraient de résorber ou de rendre inoffensive cette tumeur. En revanche, les organes et tissus issus de l'ectoderme seraient régis par le cortex cérébral et auraient tendance à se creuser ou s'ulcérer en phase active de conflit et à se réparer lorsque le conflit cesse.

Z.F. : Mmh ! Cette loi semble reposer sur des fondements sérieux.

M.P. : Tout à fait ! Elle semble. Tous ces termes empruntés à la biologie et à l'embryologie impressionnent beaucoup... Enfin, surtout les personnes qui n'ont pas de formation médicale.

Z.F. : Evidemment. Pourtant, je peux lire en page 5 de ce texte provenant de l'université de médecine de Montpellier que les galactophores, constituants de la glande mammaire, sont issus de l'ectoderme. Je lis en page 2 de ce même document que parmi ces galactophores, on trouve les unités ducto-lobulaires. Or, les unités ducto-lobulaires sont le siège le plus courant du cancer du sein .

M.P. : Et alors ?

Z.F. : Et alors, si on en croit Hamer, puisque les cancers du sein prennent naissance dans des tissus issus de l'ectoderme, en période de conflit actif, on devrait observer un creusement, une ulcération des tissus, puis une création de masse en "phase de réparation", après "résolution du conflit". Autrement dit, les tumeurs du sein seraient, non pas le signe d'une maladie active mais le signe d'un retour à la normale, d'un processus de guérison amorcé.

M.P. : Pas de quoi s'affoler, donc.

Z.F. : En fait, ce que Hamer décrit comme un processus de guérison correspond à ce que la médecine considère comme une maladie dangereuse. Avec Hamer, les malades sont encouragés à considérer les signes d'aggravation de leur maladie comme des étapes normales du retour à la santé. Hamer déconseille fortement le recours à la chimiothérapie car il prétend que cela bloquerait le bon déroulement de cette phase de guérison.

M.P. : Oui, et cela brouille totalement la relation des malades à la médecine officielle.

Z.F. : Bien sûr. C'est pour cela que des gens souffrant de cancers avancés avec de fortes douleurs se sont longtemps abstenus de soins médicaux. Certains ont même supplié leurs proches de ne pas les faire hospitaliser.

M.P. : Il est certain que pour les malades qui adhèrent aux théories de Hamer, le fait de se croire sur le chemin de la guérison suffit à les dissuader de recourir aux traitements médicaux classiques. Rien d'étonnant à ce que de nombreuses personnes soient mortes prématurément d'avoir fait confiance aux thèses de Hamer ou d'un de ses disciples, ainsi qu'on peut le voir dans le premier reportage de cette émission de la télévision belge.

Z.F. : Et là, avec le cancer du sein, la "loi du système ontogénétique des maladies" se trouve prise en défaut. Et c'est pourtant un des cancers les plus répandus ! Tu ne trouves pas ça gênant ?

M.P. : Oh moi, tu sais... De toutes façons, ce n'est pas mon fonds de commerce. Mais quand je pense qu'il y a des médecins qui soutiennent ça... Je me dis que ça doit être drôlement lucratif !

Z.F. : Certainement ! Hamer a édicté une quatrième loi, celle du "système ontogénétique des microbes".

M.P. : Oui, d'après Hamer, chaque feuillet embryonnaire serait en lien avec un constituant du cerveau et aussi une catégorie de micro-organismes qui aideraient l'organisme en phase de résolution de conflit (ou phase de guérison). 
Ainsi, les mycobactéries interviendraient en phase de résolution d'un conflit géré par le cervelet et affectant un tissu d'origine endodermique. 
De même, les bactéries seraient en lien avec le tronc cérébral et le mésoderme. 
Et les virus seraient en lien avec le cortex et l'ectoderme. 
Pour faire simple, selon Hamer, les microbes pathogènes ne se manifesteraient qu'en phase de résolution de conflit et aideraient l'organisme à détruire et évacuer les résidus de tumeurs. Selon cette théorie, en raison de l'utilité supposée des micro-organismes, les vaccins et les antibiotiques sont fortement déconseillés.
 


Z.F. : En réalité, les microbes pathogènes, non seulement ne nous débarrassent pas de nos tumeurs cancéreuses mais peuvent même provoquer certains cancers. Environ 16% des cancers à travers le monde sont causés par une infection.
Par ailleurs, il n'est pas exceptionnel que des patients atteints de cancer soient infectés par un germe pathogène, comme en témoigne leur fièvre, et voient néanmoins leur tumeur continuer à grossir. Comme on le constate dans ce document qui retrace, photos à l'appui, le parcours d'une des victimes de Hamer, une tumeur peut s'infecter et continuer à grossir.

M.P. : D'accord, mais suffisamment de gens sont ignorants des réalités du cancer pour accorder du crédit à ces thèses. Et bien des gens, lorsqu'ils entendent parler des théories de Hamer pour la première fois sont enthousiasmés. Un discours apparemment scientifique, truffé de termes empruntés à la biologie et à l'embryologie, émanant d'un médecin et qui balaie nos peurs de la maladie... Ça donne envie d'y croire, non ?

Z.F. : C'est assez irrésistible, en effet. Passons maintenant à la cinquième loi, la "quintessence". Qu'est-ce que c'est au juste ?


M.P. : Selon Hamer, ce que nous avons coutume de considérer comme une maladie devrait être vu comme une phase d'un “SBS” (programme biologique bien-fondé). Le “SBS” aurait un sens et une utilité biologique. 

Z.F. : Je vois. Il n'y aurait pas lieu d'avoir peur de la maladie, mais de comprendre et respecter les lois biologiques. Qu'en penses-tu ?

M.P. : J'adhère complètement ! Nous avons une règle quasi-universelle, nous les charlatans : pour soutirer un maximum d'argent au client, il faut toujours minimiser la gravité d'une pathologie sévère et exagérer la gravité d'une pathologie bénigne.
Dans le premier cas, l'objectif est de dissuader le malade de s'adresser à des gens plus compétents et dans le deuxième cas, il s'agit de se faire mousser et de s'attribuer les mérites de la guérison.

Z.F. : C'est judicieux, en effet. Une chose me tracasse : les théories de Hamer existent depuis plus de trente ans. Les gens ne se demandent pas pourquoi il n'existe aucun cas connu de guérison attribuables à l'approche médicale de Hamer ?

M.P. : Il est facile de répondre à ce genre de questionnement. Hamer a toujours prétendu avoir validé ses lois en examinant des milliers de dossiers médicaux. Il affirme que les malades soignés selon ses méthodes guérissent dans 98% des cas mais qu'il n'a pas pu expérimenter à grande échelle et faire reconnaître ses succès car ils contrecarrent les intérêts économiques de toute une filière.

Z.F. : C'est ça ! C'est le complot orchestré par l'industrie pharmaceutique qui le réduit au silence... Le grand classique !

M.P. : Les classiques sont indémodables. Pour revenir à cette histoire de 98% de guérison, c'est vraiment un chiffre bien pensé : ce taux est suffisamment énorme pour susciter de gros espoirs chez les malades et leurs proches, et à chaque échec, les gens sont persuadés de faire partie des rares malchanceux, des 2% d'échec.

Z.F. : 98% de réussite pour Hamer, comparés aux 2,2% de réussite pour la chimio, comme le disent de nombreux défenseurs des thérapies alternatives...
Ça donne envie d'opter pour l'approche de Hamer. Sauf qu'il a mis en oeuvre ses principes dans quelques "cliniques" en Allemagne, où il était le médecin... Et les résultats ne sont pas brillants. Dramatiques même.

M.P. : C'est vrai, les conditions étaient déplorables et les malades mourraient dans d'atroces souffrances, sans même un traitement pour soulager les douleurs. Et on ne connaît aucun malade qui ait trouvé la guérison dans une des cliniques tenues par Hamer. C'est pourquoi, Hamer et ses disciples s'abstiennent de parler de ces cliniques de l'horreur.

Z.F. : Comme on les comprend !
 


Exercice de géographie :




Va lire cet article sur les cliniques dirigées par Hamer. Procure-toi une carte de l'Allemagne et de l'Autriche.
Munis-toi d'un crayon de couleur et repère les localités (ou les villes proches) où Hamer a tenu une clinique :
- Bad Krozingen (Fribourg-en-Brisgau - Allemagne)
- Gyhum (Brême - Allemagne)
- Katzenelnbogen (Coblence - Allemagne)
- Burgau (Graz - Autriche)
Repère l'itinéraire de Hamer.
Qu'en penses-tu ? Cela t'évoque-t-il plutôt  un médecin qui accompagne ses patients  ou l'itinéraire d'un bandit en cavale ?


Corrigé de l'exercice de géographie :

Un grand merci à Julie qui nous propose l'itinéraire de Hamer en cliquant sur ce lien.




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2 commentaires:

  1. L'itinéraire d'un charlatothérapeute:

    http://goo.gl/maps/vBaEQ

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    1. L'itinéraire d'un charlatan en cavale...
      Excellent article qui sauvera des vies, espérons-le ! =)

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